Les grands principes
IntroductionLe quenya est le nom que l'on donne habituellement à la langue parlée par les Hauts-Elfes en Aman, puis à la langue utilisée par les Elfes du clan des Noldor (ou les Sages) venus en Terre du Milieu. Mais en fait chacun des deux clans parle avec des différences. Il existe donc un quenya noldorin et un quenya vanyarin. D'ailleurs les Vanyar (ou les Blonds) disent quendya et non pas quenya. Comme je l'ai dit dans la page consacrée aux écritures elfiques, c'est l'elfe Noldo Rúmil qui a inventé la première l'écriture avec les sarati. Mais entre le moment où les Hauts-Elfes d'Aman se mirent à écrire et le départ des Noldor en Exil il se passa de très nombreuses années et durant ce temps la langue quenya évolua. La toute première forme de quenya écrite, avec les sarati donc, on peut la nommer vieux quenya, car c'est une langue archaïsante. Puis après un certain temps les Hauts-Elfes se mirent à composer des livres de savoir, des poèmes ; une langue littéraire naquit, avec ses particularités (tout comme le français écrit diffère du français parlé). Cette langue est le quenya classique ou quenya des livres (on disait en quenya parmalambe, la langue des livres). Enfin il y avait la langue parlée (et écrite) des Clans Noldo et Vanya, avec des particularités de prononciation et d'utilisation de mots. (A Marseille on ne parle pas comme à Paris.) Puis, il y eut le terrible Exil. Les Noldor parlent en Terre du Milieu donc le quenya exilien. Le quenya exprime la fonction du nom commun, et du nom propre, et du pronom non seulement pas par la place qu'il lui est assigné dans la phrase mais grâce à la flexion : des changements de forme, qui se réduisent pratiquement à des changements de la fin du mot, appelés désinences casuelles ; par exemple le mot Lóriendesse (c.à.d. dans la Lórien) la désinence est -sse, dans lasseo (de la feuille) la désinence est -o, dans cirya (bateau) il n'y pas de désinence. Les noms, les pronoms et les verbes possèdent en quenya des formes appelées cas, suivant la fonction (ou les fonctions) qu'ils occupent dans un énoncé. Les noms et pronoms se déclinent et les verbes se conjuguent. L'adjectif en quenya ne s'accorde qu'en nombre avec le groupe qu'il qualifié. Il ne se décline que dans certaines circonstances très partriculières. Ce sont beaucoup plus des
marques censuelles, les désinences, qui expriment la (ou
les) foncions des mots dans la chaîne parlée. En
haut-elfique la forme d'un mot trahit sa foncion. C'est
donc la morphologie bien plus que la place qui est
révélatrice de sens. Et puis, à l'intérieur d'une
langue flexionnelle, il y a plus d'un modèle de flexion.
Le quenya comporte trois modèles de flexion qui
définissent trois classe de formes :
quatre nombres Le quenya possède le genre dit « naturel ». Par nature les noms quenya sont "communs" ou "neutres", c'est-à-dire ni féminin, ni masculin. Ils peuvent recevoir une marque spécifique de genre quand il faut établir une distinction de sexe. Cela n'est possible que pour des noms « séxuables » : des noms désignants des êtres vivants, des personnifications séxués, et bien entendu les noms propres. Habituellement, les objet inanimés ne peuvent devenir séxués. En quenya le sexe est marqué par un suffixe: un hecilo masculin, s'oppose à une hecile féminine, Ainu masculin s'oppose à Aini féminin, le tár s'oppose à la tári, Vala à Valie, tano à tanel. Il est important de
rappeler que l'adjectif quenya ne varie pas en
genre habituellement comme en français. le nomEn français un nom
garde la même forme quelle que soit sa foncion
dans la phrase, certains noms communs changent
juste de « forme » suivant leur nombre : cheval
singulier, pluriel chevaux. Dans d'autres
langues, en latin, en grec, en finnois et en
quenya la fonction d'un nom dans la phrase peut
être indiquée, non seulement par sa place et
une préposition (comme en français), mais
principalement par sa forme. déclinaison du nomLes
déclinaisons sont classées en trois groupes. Il
y a dix cas.
|
Les déclinaisons: | ||
a) groupe |
||
Elen síla lúmenna omentielmo. | Nominatif | dénomination,
sujet |
Man tiruva fána ciryá? | Accusatif | complément
directe |
Quenta Silmarillion. | Génitif | compl. de nom |
A Túrin Turambar turún' ambartanen. | Instrumental | compl.
d'instrument |
b) groupe |
||
Elen síla lúmenna omentielmo. | Allatif | compl.
d'espace-temps |
Vanda sina termaruva Elennanóreo alcar enyalien. | Datif | compl. d'objet |
Nainie Altariello Lóriendesse. | Locatif | compl. de lieu |
Et Earello Endorenna utúlien. | Ablatif | compl.
d'éloignement |
c) groupe |
||
Nurtale Valinóreva. | Adjectival | compl. de
qualité |
Le noms des cas (nominatif, accusatif, génitif, etc.) ne traduisent que la fonction la plus importante que joue un nom décliné. Chaque cas possède plusieurs fonctions.
Les noms des différents
cas proviennent des indications de Tolkien, sauf
un cas mystère en -s (ciryas, lasses), et
le cas adjecival. Ce nom a été imaginé à
partir de la foncion d'adjecif qu'il fait jouer
au nom ainsi décliné.
Le quenya parlé par les Noldor et les
Vanyar en Aman et le quenya exilien des
Noldor ne comptent que neuf cas car les
désinences de l'accusatif ont évolué et le nom
à l'accusatif a la même forme que le nominatif.
Le quenya utilisé par Altariel (Galadriel) dans
le poème « Namárie » est un exemple de quenya
exilien.
L'adjectif s'accorde en
nombre avec le groupe qu'il défini : vanima
cirya un beau navire
vanime ciryar de beaux navires
Les adjectifs: | |
Groupe I : adjectifs en -a | pluriel en -e |
Groupe II : adjectifs en -e | pluriel en -i |
Groupe III : adjectifs en -ea | pluriel en -ie |
Groupe IV : adjectifs en -rin | pluriel ??? |
Groupe V : adjectifs en -ite | pluriel en -isi |
Il n'existe qu'un
article défini i. Il est invariable.
i Elda, i Eldar ; l'Elfe, les Elfes (ou cet Elfe,
ces Elfes)
Il n'existe pas d'aricle indéfini en quenya.
Le pronom sujet est suffixé au verbe. Il existe deux formes : une brève (-n, -l, -t, -s) et une longue (-nye, -lye, -tye, -mme, -nte).
1. per. sg : -n et
-nye "je"
2. per. sg et pl, courtois : -l et -lye
"vous/vous"
2. per. sg et pl, familier : -t et -tye
"tu/vous"
3. per. sg. masc.: -s et -ro "il"
3. per. sg. fem.: -s et ?-ri "elle"
1. per. pl. -mme: "nous"
(exclusif), -lme "nous"
(inclusif)
1. per. duel ??-lve: "nous
deux" (inclusif)
3. per. plural -nte "ils"
Les formes indépendantes et emphatiques du pronom :
1. per. sg: inye
"moi, je"
2. per. sg et pl: elye
"vous/vous"
2. per. sg et pl: ?? etye
"tu/vous"
3. per. sg. masculin : e "il"
1. per. pl: me "nous" (exclusif)
; met "nous deux" (exclusif)
3. per. pl: ?? ente "ils"